1-Introduction:
La banane est originaire des jungles tropicales chaudes
et humides du Sud-Est Asiatique. Avant 1978, date d'arrêt de
l'importation du bananier, le Maroc a toujours été importateur de
bananes. Pour la période 1971/1978, la consommation moyenne annuelle a
été de 24000 tonnes dont 98.3% ont été importées. La banane locale de
« Tamri » cultivée en plein champ a participé à cette consommation par
1,7 % (MAMVA, 1987). L'arrêt des importations a eu pour conséquence
l'introduction de la culture du bananier sous abris- serre. Bien que
nécessitant de gros investissements, ce nouveau système de culture a
connu une extension rapide, allant de 2 ha en 1980/81 à plus de 2700 ha
en 1996 (MAMVA, 1996). Actuellement, la superficie en bananeraie sous
serre est de 3500 ha, avec une production annuelle de plus de cent mille
tonnes.
II- Description de la plante:
A- Les organes végétaux:
Le bananier est une plante verte dite «herbacée». Il
possède un rhizome ronflé qui donne naissance à des feuilles munies de
gaines. La surface moyenne des feuilles est de 2,5 à 3 m² selon les
variétés. Le stipe ou pseudo- tronc a un gros diamètre et une hauteur
allant jusqu'à 8 m selon les variétés. La véritable tige de la banane ne
dépasse pas le niveau du sol. C'est le rhizome à partir duquel naissent
-vers le haut- les bourgeons auxiliaires qui donnent les rejets,
assurant la pérennité de l'espèce, et - vers le bas - des racines qui
s'enfoncent dans le sol. Le rhizome est donc l'élément de reproduction
du bananier. Le tronc du bananier porte un seul rameau qui formera un
régime constitué de fruits (bananes).
B- Les organes reproducteurs:
L'inflorescence, annoncée par l'apparition de bractées,
se présente comme un cône violacé dirigé d'abord vers le haut puis,
suite à la croissance du rachis, vers le bas (géotropisme positif) tout
en déployant des gaines violacées, bractées, comportant à leurs
aisselles des doubles rangées de fleurs femelles, mains, de 15 à 22
bananes. Chacune de ces fleurs, après développement parthénogénétique de
son ovaire donnera un «doigt» ou banane qui, à la chute de la bractée,
se recourbe vers le haut (géotropisme négatif). Chaque noeud ou double
rangée de doigts constitue une main. Quant aux fleurs mâles, elles
restent groupées sur le cône violacé situé à l'extrémité basale de
l'inflorescence. La récolte intervient lorsque les doigts atteignent une
croissance diamétrale suffisante (disparition des arrêtes). La plante
mère, ayant achevé son cycle est rabattue à 60 cm du sol. Le rejet fils
sélectionné pour lui succéder va préparer la production du cycle
suivant.
C- Les phases du cycle de développement:
Trois phases caractérisent le cycle de développement du bananier:
*Phase végétative de 6 à 8 mois.
*Phase de floraison d'une durée de 3 à 4 mois.
*Phase de fructification d'une durée de 3 à 4 mois.
C'est au début de la première phase que les potentialités
de développement sont déterminées. C'est durant cette phase que la
nutrition azotée et potassique est la plus importante par rapport aux
autres phases. Dans la deuxième phase, le pseudo- tronc ne grossit plus
mais ses entre-noeuds s'allongent. Lors de la troisième phase, les
entre-noeuds se raccourcissent et la surface foliaire diminue en faveur
du développement de l'inflorescence. L'importance de l'azote diminue
alors que les besoins en potassium augmentent.
D- Les exigences du bananier:
1-Exigences climatiques :
Le bananier est une plante de climat tropical humide,
appréciant une hygrométrie élevée et un bon ensoleillement mais craint
les vents et les variations brusques de température.
* Température: La température joue un rôle très important
dans le développement de la plante, sa photosynthèse et l'assimilation
des éléments minéraux. Le bananier est une plante sténotherme (avec des
limites thermiques très étroites). Il est très sensible aux variations
de température même entre le jour et la nuit.
* Humidité: Le bananier exige une forte humidité de l'air
(60% à 90%). Les zones éloignées de la mer (absence d'influence
maritime) sont relativement sèches. En cas d'une très basse humidité, on
peut y remédier en irrigant ou en déclanchant la nébulisation sous-
serre.
* La lumière: Le bananier est une plante qui a besoin
d'un ensoleillement suffisant. Des durées d'insolation de 1900 à 2300
heures par cycle sont exigées par la plante. Sous des densités élevées
de peuplement, on a un effilement des plantes et un retard de floraison
et du grossissement du fruit.
* Le vent: Le bananier est muni d'un système racinaire
traçant et superficiel. Par conséquent, il est sensible aux vents
violents. Il est donc préférable d'installer des brise- vents dans les
zones très ventées. Les vents chauds (chergui) réduisent l'hygrométrie
de l'atmosphère et provoquent des brûlures sur les feuilles et les
fruits.
2-Exigences édaphiques :
Le bananier est cultivé sur une large gamme de sols ayant
des origines, des textures et des compositions chimiques très variées,
mais les sols argileux ne conviennent pas du tout à la culture, surtout
lorsqu'ils sont mal drainés. Les meilleurs bananeraies se rencontrent
sur des sols profonds (au moins 60 cm de profondeur) drainant bien et ne
présentant ni une texture lourde ni une faible perméabilité. Le
bananier est cultivé sur des sols de pH variables (de 3,5 à 9), avec un
optimum de 5,5 à 7,5. Le bananier peut tolérer l'eau d'irrigation d'une
qualité allant jusqu'à 350 mg de chlorures par litre et jusqu'à 1,5 g de
sels totaux par litre, ce qui correspond à une conductivité électrique
de 3 dS /m. Les taux élevés de salinité ont pour effet le retard de la
floraison et la diminution du rendement.
3-Exigences hydriques :
Dans la région du Souss-Massa, le besoin en eau du
bananier «Grande naine» est de 995 mm durant un cycle de 335 jours. Les
sols filtrants exigent des irrigations courtes et fréquentes. Le
bananier est très sensible au déficit hydrique, ce qui se traduit par un
allongement de la longueur du cycle et un jaunissement du feuillage.
Toutefois, le bananier est toujours sujet à un déficit hydrique
temporaire pendant les heures chaudes de la journée sans répercussions
néfastes sur la production.
4-Exigences en éléments minéraux :
Le bananier, plante à croissance rapide et à rendement
élevé est très exigeant en éléments nutritifs. La fréquence et le volume
des apports sont guidés par le stade de développement de la plante
d'une part et par les conditions édapho- climatiques d'autre part Les
besoins en azote sont importants jusqu'à la floraison puis ils
diminuent, tandis que les exigences en potassium sont plus grandes à
partir de la différentiation florale qu'en période végétative. Le
phosphore est apporté en amendement avant la plantation. Le magnésium
est utilisé tout le long du cycle. Afin de proposer un plan de fumures,
pour une densité de 2500 plants à l'hectare et un rendement de 60 tonnes
/ha. Les doses préconisées d'apport de
N, P205, K20 et Mgo sont de 450-600; 100-200, 1600-2400 et 150-200 Kg /ha/ cycle.
5-Exigences en Matière organique :
Dans une série d'expérimentations sur les effets du
fumier de la ferme. Un apport allant jusqu'à 80T/ha/an de fumier hâte la
croissance végétative, accélère la floraison et permet un
raccourcissement de l'intervalle floraison - récolte. Le fumier de ferme
seul augmente le rendement de 33%. Cependant, il est toujours bénéfique
d'apporter les engrais avec le fumier naturel.
E- La culture du bananier sous serre :
1-Les types d'abri- serres utilisés au Maroc:
La culture de bananier au Maroc se fait sous deux types d'abris serres, métalliques et en bois.
a- Serres métalliques:
Le modèle le plus utilisé actuellement est le delta 36 (6
m x 6 m entre poteaux métalliques) qui couvre une superficie de 10.000
m². Le matériel utilisé consiste principalement :
- aux tubes galvanisés: 22 à 30 tonnes.
- au film plastique thermique : 3 tonnes environ.
D'autres types d'abris métalliques existent sur le marché
marocain; On cite la delta 16 (4 m x 4 m entre poteaux métalliques) et
la delta 24 (4 m x 6 m entre poteaux métalliques). Les serres
métalliques présentent une faible résistance au vent et un placement
instable du plastique qui se déchire au moindre coup de vent.
b- Serre en bois:
Les serres en bois sont inspirées des serres métalliques
et sont conçues par les agriculteurs eux mêmes ou des spécialistes de la
construction. Généralement, une serre en bois couvre une superficie
d'un hectare; Le matériel nécessaire pour la couverture d'un hectare est
le suivant :
- Poteaux d'eucalyptus : 630 poteaux de 4,5 m (en
périphérie) et de 5,5 à 6 m (au milieu), soit un poids total de près de
30 à 40 tonnes.
- Film plastique thermique : 3 tonnes environ.
- fil de fer galvanisé : 9 à 10 tonnes environ.
Pour ce qui est de l'irrigation, les agriculteurs optent
soit pour l'irrigation traditionnelle à la raie, soit pour la micro
irrigation accompagnée d'un système de nébulisation.. L'élément
essentiel qui conduit l'agriculteur à choisir entre la serre métallique
ou la serre en bois est le coût d'installation. En effet, la serre
métallique avec micro irrigation revient à 500- 550 mille DH/ha. La
serre en bois avec micro- irrigation revient à moitié prix, soit à 230 à
250 mille DH/ha. Cependant les délais d'amortissement sont supposés
plus longs dans le cas de l'abri métallique.
2-La plantation:
Dans le choix du site de la bananeraie, il faut éviter
les zones gélives et ventées, l'eau d'irrigation doit être disponible et
de bonne qualité. Avant la plantation, il faut procéder à une
désinfection du sol pour lutter contre les nématodes. L'installation des
brise- vents est également souhaitable voire indispensable dans les
régions ventées. La densité de plantation moyenne sous serre est
d'environ 2200 plants/ha, Elle peut atteindre 2500 à 3000 pieds/ha dans
des cas extrêmes. Généralement on trouve deux modes d'arrangement des
plants sous serre:
- Lignes simples : espacement de 2,5 m dans tous les sens.
- Lignes doubles (jumelées): 1,5 à 2 m dans la jumelée ; 4
à 6 m entre les doubles lignes et 1 à 2m entre les plants dans la
ligne.
a- Préparation des plants et oeilletonnage:
Les plants consistent à des rejets qui doivent être
prélevés dans des plantations bien choisies et bien entretenues. La
sélection des pieds mères influe sur la performance de production .Ces
pieds mères doivent être indemnes de maladies transmissibles par les
plantes telles que les viroses. Le sol ne doit pas être infesté de
nématodes.
La sélection des rejets autour du pied- mère doit se
faire en phase végétative. On laisse généralement 1 à 2 meilleurs
rejets, bien placés (équidistants autour de la souche mère); les autres
rejets sont éliminés. Il est recommandé de faire l'oeilletonnage
(élimination des rejets indésirables) avant la floraison du pied- mère.
b- Préparation du sol et mise en place des plants :
La préparation du sol comprend un labour moyen ou profond
et éventuellement un sous- solage dans le cas de l'existence d'un
horizon dur en profondeur. Avant de confectionner les trous de
plantation, il faut désinfecter le sol par un nématicide. Les dimensions
des trous sont en moyenne comme suit : 40 à 50 cm de côté et 35 à 40 cm
de profondeur. Dans chaque trou il faut mettre un mélange de fumier (10
à 20 kg), de l'azote (50-100 g de sulfate d'ammoniaque) et de potasse
(100 -200 g de sulfate de potasse). Les plants déjà préparés et
désinfectés par trempage rapide dans l'eau de javel diluée, sont plantés
dans les trous; on ne laisse apparaître que 8-10 cm du collet. Les
plantations très profondes ne sont pas conseillées afin d'éviter la
pourriture du collet. La date de plantation n'a pas beaucoup
d'importance, mais elle est en général, située fin été- début automne,
ou début printemps .Après la plantation, les apports fréquents d'eau
sont nécessaires (une fois par jour).
c- Entretien de la culture :
c1- Fertilisation :
La culture du bananier, pratiquée généralement sur des
sols sableux et pauvres en matière organique, nécessite de grands
apports d'éléments nutritifs, particulièrement N et K. A titre d'exemple
pour les sols de Rabat- Kénitra, les exportations par tonne de fruits
sont de 1 à 2 kg N, 0,18 à 0,22 kg P et 4,3 à 4,9 kg K. Pour combler les
exportations et les pertes par lessivage, il faut préconiser, le long
de la culture, des apports suffisants, particulièrement de potasses et
d'azote. On propose les apports suivants :
* En sol normal : fumier (60-80 t/ ha apporté en Février)
+ N : 10 grammes /pied/ mois + K : 10 - 15 grammes /pied/mois en phase
végétative et 20-25 grammes /pied/ mois en phases préflorale et florale.
* En sol pauvre : fumier (80-100 T/ha en Février) + N : 80 - 120 grammes /pied /mois + K : 160 -300 grammes /pied /mois.
c2- Irrigation :
La culture du bananier sous serre exige un apport élevé
en eau, soit 1600 à 2000 mm/an. Afin de couvrir les besoins hydriques de
la culture, l'irrigation est nécessaire. Au Maroc l'irrigation du
bananier sous serre est pratiquée selon deux modes: irrigation
gravitaire et localisée (goutte-à-goutte et microjets). Selon la période
de l'année et le mode d'arrosage, la quantité d'eau apportée à
l'hectare varie du simple au double. A titre indicatif, au Souss-Massa,
avec une irrigation localisée, l'apport d'eau est de 4 mm/j en moyenne ;
il atteint 6 mm/j en été. Au Gharb, Rabat et Salé, un apport localisée
est couramment utilisé à une dose de 3 mm en moyenne par jour, avec des
pics de 4 à 5 mm/j en été.
c3- Contrôle des mauvaises herbes :
Les mauvaises herbes peuvent constituer un problème pour
la croissance et le développement du bananier, en particulier au début
de l'installation de la bananeraie. Ils peuvent également être à
l'origine de la chute du rendement lorsque le bananier devient
productif. Pour lutter contre les mauvaises herbes, il faut prendre en
considération la forme superficielle du système racinaire du bananier
ainsi que la sensibilité des jeunes plantes aux herbicides, surtout de
type 2,4 D. De ce fait il faut éviter le désherbage chimique au début de
la plantation. La lutte chimique peut être faite lorsque le pseudotronc
est formé; on peut utiliser des herbicides tels que le paraquet et le
gramoxone. L'utilisation de mulch (paille ou feuilles de bananier)
constitue le meilleur moyen pour contrôler les mauvaises herbes.
c4- Protection phytosanitaire :
Les principales maladies du bananier connues dans le
monde sont, pour la plupart, heureusement, inconnues au Maroc. C'est
surtout la maladie de Panama, d'origine cryptogamique (Fusarium
oxyspourm ssp.Cubense) qui est connue chez nous. Elle est dangereuse et
elle existe aussi aux îles Canaries. Il est donc formellement
déconseillé, dans le propre intérêt des producteurs, d'introduire du
matériel végétal de l'étranger sans certificat d'indemnisation de
maladies. Le Maroc est touché tout de même de quelques maladies et
parasites fort préoccupants et qui sont :
* Les Nématodes :
Deux genres sont présents : Meloidogyne et Radopholus.
- Meloidogyne : Ces Nématodes sont endémiques des sols
marocains cultivés, essentiellement par le maraîchage. Les plantations
doivent être réalisées sur des sols sains ou assainis (Solarisation,
traitement chimique ou jachère contrôlée). La solarisation, peu
coûteuse, consiste à poser sur un sol humide une feuille de plastique,
peut être usagée, mais sans perforations. La feuille est maintenue en
place pendant environ deux mois en été, ce qui porte les premiers
centimètres du sol à une forte température. La population des nématodes
se trouve alors fortement réduite. La jachère doit être contrôlée car de
nombreuses espèces adventices sont des hôtes des Meloidogynes. Le
producteur dispose par ailleurs de deux molécules constituant la matière
active des nématicides:
- Le phénamiphos, systémique, appliqué à 3 g / plant tous
les quatre mois (produit commercial : NEMACUR IDG. 30 g/plant tous les
quatre mois).
- L'éthoprophos, de contact, utilisé à la dose de 5 g/
plant tous les trois mois (produit commercial : MOCAP IDG, 50 g / plant
tous trois mois).
Il est virement conseillé de respecter les doses et les
fréquences maximales pour ne pas induire une biodégradation du
nématicide dans le sol. Pour la même raison et afin d'éviter le
phénomène d'accoutumance, il est nécessaire de pratiquer une alternance
des nématicides.
- Radopholus. Ce nématode a été introduit au Maroc avec
les premiers rhizomes plantés. Il reste localisé sur quelques parcelles
de certaines régions et il est traité comme les Moloidogynes, mais il
est encore plus redoutable et dangereux.
* Les champignons :
On ne recense que deux types d'attaques d'origine fongique :
- Verticillium theobromae : il attaque la fleur dans les
tous premiers stades et provoque le «bout de cigare». On l'évite en
pratiquant l'épistillage avant que les doigts ne deviennent horizontaux;
il faut opérer en deux passages pour chaque régime. On peut aussi
appliquer un fongicide dès la chute des bractées. Les plus efficaces des
fongicides sont de la famille des dithiocarbonates (mancozèbe, manèbe,
zinèbe), non phytotoxiques, et non dangereux pour l'homme. Certains
produits possèdent une grande phytotoxicité sur les fruits; il faut
alors les éviter. Un apport de nitrate de calcium, en pulvérisation
foliaire, à raison de 15-20 Kg/100 litres d'eau, réduit efficacement le
problème du bout de cigare, en analogie avec la pourriture apicale des
cultures maraîchères (melon et tomate).
- Botrytis spp : il provoque la pourriture de la hampe au
niveau de la section du bourgeon mâle. De nombreux fongicides sont
efficaces (exemple le Bénomyl). La hampe doit avoir une bonne longueur
afin d'éviter la montée éventuelle d'une attaque de champignon vers les
doigts après la coupe de la fleur mâle.
* Les Acariens :
Les attaques de ces ravageurs commencent généralement à
partir de la fin Mars. Ils constituent l'ennemi le plus redoutable de la
culture. Les mauvaises herbes conditionnent la pullulation de ces
ravageurs. Les acaricides utilisés sont Akkabar, Cropotex, César, KT22,
Kelthane Peropal, Plictian, Mital et Tétrafol.
* Les chenilles :
On distingue les vers gris, les vers verts et les
chenilles perforatrices. Les produits de traitement utilisés sont le
karaté, Dursban, Cymbouch et Nuvacron à des doses respectives de 40
cc/hl, 100 cc/hl, 100 cc/hl et 100 cc/hl. Les chenilles attaquent aussi
bien les parties végétatives que les doigts des régimes épistillés.
Probablement l'épistillage constitue un accès pour ce ravageur et un
moyen de dissémination. En plus, la nature du fumier et l'infestation en
mauvaises herbes constituent un refuge et un moyen de pullulation des
chenilles.
c5- Les Soins données aux bananiers :
* Tuteurage
Il est pratiqué pour éviter la chute du régime sous
l'effet de son propre poids, il faut faire le tuteurage individuel ou le
palissage par des ficelles.
* Epistillage : C'est l'élimination des pistils après la
formation des mains en vue d'éviter l'installation du «bout de cigare».
* Effeuillage : Cette technique est pratiquée dans le but d'aérer les serres et d'exposer les régimes à la lumière.
* Oeilletonnage : Il est pratiqué continuellement pour
réduire la compétition entre les rejets fils et la souche mère: il faut
veiller à ne pas causer des blessures de racines de la souche mère afin
d'éviter l'accès des agents pathogènes surtout la dissémination des
nématodes.
* Ablation du bourgeon mâle : Il se fait 10 jours a prés
le redressement des mains les plus basses à une distance de 15 à 20 cm
de la dernière main. Après l'ablation du bourgeon mâle, un traitement
fongicide grâce à la molasse, calmix ou un produit à base de cuivre est
pratiqué pour éviter la remontée de la pourriture au régime. Cette
pratique permet un gain de poids sensible, et limite les infestations
des champignons.
d- Récolte :
La récolte des premiers régimes a lieu après 11 à 14 mois
de la plantation. Généralement, les régimes sont récoltés après la
disparition des angles des fruits. Le poids moyen des régimes est
d'environ 20 à 40 kg. Parfois un régime peut peser 80 kilogrammes. Après
la récolte du régime, on coupe le pseudo- tronc à une hauteur de 30 à
60 cm afin que les réserves qu'il contient soient transférées vers le
rejet successeur.
e- Maturation et conservation :
Après la récolte, les bananes sont déposées pour quelques
jours dans des mûrisseries où elles subissent un traitement à
l'acétylène à des conditions de température et l'hygrométrie contrôlées.
A travers l'exemple d'une mûrisserie à Benslimane (4 jours de
traitement à l'acétylène), On comprend comment les températures sont
réglées:
- Les deux premiers jours : T° : 18°C; Humidité :100%
- 3éme jour : T° :17°C; Humidité :75%
-4ème jour : T° :14°C; Humidité :85%
Co-auteurs= les professeurs de l'IAV Hassan II , Agronomie-département d'horticulture, unité de Rabat,
Ahmed Skiredj
Walali D.M. L.
Hassan El Attir