
La
production annuelle s’élève à 70 000 tonnes. Lbrouj, Elabdi et Mlaqqem
sont les variétés les plus demandées par le consommateur.
La
menthe fraîche, ingrédient incontournable pour faire le traditionnel
thé vert, s’exporte bien. D’après les statistiques officielles, le Maroc
expédie près de 6 000 tonnes vers l’Union européenne. Un volume qui, à
en croire des producteurs de menthe, pourrait augmenter avec
l’amélioration du système de contrôle destiné à détecter la présence de
résidus de pesticides, la sensibilisation et la formation des
producteurs.
Classée
comme une variété maraîchère, la menthe est principalement cultivée
dans les régions de Settat, Meknès, Benslimane, Skhirat, Marrakech,
Larache et Agadir. La production nationale se situe entre 65 000 et 70
000 tonnes par an sur une superficie de 4 000 hectares et représente 1%
des cultures maraîchères. Le rendement à l’hectare est de 22,5 tonnes
selon les producteurs. C’est la région de Settat qui est le principal
producteur de menthe, notamment la variété "Brouj", avec 100 000 à 300
000 bottes par hectare et par récolte. Soit 40 à 120 tonnes par hectare
et par an pour une superficie de 800 hectares. La production des autres
variétés "El Abdi", "Mlaqqem", "Meknassi" et "Marrakchi" atteint 50 000
à 100 000 bottes à l’hectare par récolte.
La
menthe n’étant pas une culture extensive, un hectare est généralement
divisé en 850 parcelles. Cinq coupes -ou récoltes- sont programmées par
an. C’est donc une culture dont le cycle est très court et qui peut être
rentable. Des producteurs avancent qu’un hectare peut générer jusqu’à
60 000 DH de recettes. Le revenu net peut avoisiner 20 000 DH après
déduction des charges. Les producteurs s’en sortent donc plutôt bien ;
ils créent aussi des emplois en bon nombre. Autrement dit, c’est une
activité agricole qui requiert de la main-d’œuvre. D’après les
estimations de certains producteurs de la région de Benslimane, pas
moins de 3 millions de journées de travail sont créées chaque année au
niveau de la production et de la commercialisation. C’est l’équivalent
de 15 000 emplois permanents principalement en milieu rural.
Le coût de la main-d’œuvre atteint 100 dirhams la journée
Pour
arriver à ces résultats, il faut cependant mettre la main à la poche.
La culture de la menthe nécessite en effet des financements consistants
en raison de la cherté des intrants, des équipements d’irrigation et du
coût de la main-d’œuvre qui a connu une nette augmentation durant les
cinq dernières années. L’implication de la main-d’œuvre familiale est
importante certes, mais les producteurs recrutent de plus en plus pour
mener les diverses opérations de la culture, notamment l’irrigation,
l’épandage des engrais, la plantation, le désherbage, le traitement
phytosanitaire et enfin la récolte. Faute de bras, une journée de
travail est aujourd’hui payée entre 60 et 100 DH. Sans compter le repas
qui est pris en charge par le propriétaire de l’exploitation.
Outre
la hausse du salaire des ouvriers, les producteurs signalent la
désorganisation du circuit de commercialisation qui se caractérise par
la multiplicité des intermédiaires, réduisant ainsi la marge des
producteurs. Ils ajoutent que la vente sur champ est de plus en plus
pratiquée par les producteurs. Ainsi, ces derniers évitent les charges
de transport et de récolte qui sont plutôt à la charge des
intermédiaires qui commercialisent la menthe localement ou bien à
l’export. Pour les producteurs, l’organisation du circuit de
distribution s’impose car "cela permettrait l’amélioration des revenus
des producteurs et la garantie d’une menthe fraîche aux consommateurs de
plus en plus exigeants".
Le
prix de vente de la menthe au marché de gros varie de 0,10 à 0,50
centimes la botte. Et celle-ci est vendue à 1 à 1,50 DH au consommateur.
Bien plus chère, la menthe bio, cultivée dans les régions de
Casablanca, Marrakech et Rabat sur une superficie d’environ 20 hectares,
est commercialisée à un prix allant de 3 à 6,50 DH la botte.
Source : lavieeco.com