Originaire
du cachemire et du Népal, le safran a voyagé ; grâce aux arabes ;
d’Asie vers le moyen orient avant d’arriver au Maghreb vers le IXème
siècle ou il s’épanouit depuis, tout particulièrement à Taliouine , près
de Taroudant et à Taznakht, près de Ouarzazate.
Le
Maroc est en effet, le quatrième producteur mondial de cet or jaune
après l’Iran, l’Inde et la Grèce. Sa production connait désormais un
vrai renouveau grâce aux efforts concentrés des autorités nationales et
locales. Grand plan d’une épice qui fait du bien autour d’elle.
Depuis
2010, le Maroc a initié une stratégie intégrée et volontariste, dans le
cadre du programme national Maroc vert à fin de développer cette
culture à fort potentiel et d’en faire mieux profiter les producteurs.
Les 3,2 tonnes de safran produites annuellement par le Maroc avaient
déjà une belle notoriété sur les marchés mondiaux, elles bénéficient
désormais d’une Appellation d’Origine Contrôlée.
Désormais,
les efforts se concentrent sur l’augmentation des superficies
cultivées et des rendements ainsi que l’amélioration de la
commercialisation et de la valorisation de cette épice. En quatre années
d’intervention, les résultats sont déjà là. De 610 hectares en 2010,
les superficies dédiées au Crocus sativus ont désormais
atteints les 2200 ha, pour gagner les villes de Debdou, Sefrou, Imouzzer
kandar, Chefchaouen sans oublier la safranière de Tnine Ourika aux
portes de Marrakech qui, pour certains experts produit le meilleur
Safran du Maroc.
Les
rendements ont eux aussi augmentés. Ainsi, que le souligne Mohamed
Bousfoul, Directeur de l’Office Régional de la mise en Valeur Agricole
d’Ouarzazate (ORMVAO), ils sont passés de 2,5 Kg/ha en 2008 à 5,5 Kg
actuellement, ce qui fait espérer une production de 7,5 à 8 Kg/ha
tonnes, et ce, grâce à la généralisation de l’alimentation par
goutte-à-goutte et à la formation des producteurs. C’est également le
résultat d’une mobilisation de toutes les autorités, tant nationales que
régionales, ainsi que l’Initiative Nationale pour le Développement
Humain (INDH).Ces efforts ce sont accompagnés de nombreuses mesures
visant à une meilleure valorisation et promotion de la production dont
le point d’orgue est le Festival International du Safran célébré à
Taliouine. Le succès de sa 8éme édition en novembre dernier, a démontré
le rôle du safran comme vecteur du développement socio-économique. Les
amateurs sont en effet de partout pour rencontrer les principales
coopératives locales et se procurer, à la source, l’or jaune ou visiter
la Maison du Safran. Une aubaine pour les quelques 1370 familles qui en
vivent directement. La constitution de coopératives, de sociétés
locales et de groupements d’intérêt économique y est pour beaucoup,
réduisant le nombre d’intermédiaires et soutenant ainsi le cours des
prix versés aux producteurs locaux. L’ambition du contrat-programme mis
en place entre l’état marocain et les producteurs réunis au sein de la
fédération interprofessionnelle Marocaine du Safran ne compte pas
s’arrêter en si bon chemin, c’est désormais une production de 9000 Kg
qui est visée.
Un développement réfléchis et maitrisé qui valorise un savoir-faire traditionnel et le met au service de toute une région.
Source : Magazine Royale Air Maroc