Les techniques culturales.
Multiplication, plantation et entretien de la culture.
L'olivier se multiplie selon deux types de 1 procédés:
(1) les méthodes traditionnelles. (bouturage ligneux,
division de souchets, ' greffage sur
oléastre), et
(2) les méthodes intensives (semis de noyau suivi
de greffage, bouturage
semi-ligneux avec traitement hormonal
des boutures, leur élevage en serre équipée
de
nébulisation et leur endurcissement en serre d'adaptation).
C'est ce dernier procédé
qui tend à
se développer dans les pépinières modernes.
La plantation doit être précédée
d'une étude de faisabilité incluant les contraintes
climatiques, agro-pédologiques et
l'analyse des tendances
du marché. Les travaux préparatoires à
la plantation, comprennent
la plantation des brise-vent (cyprès,
Casuarina, Olivier Dahbia), un soussalage croisé
à
une profondeur de 60-80 cm, répierrage, un labour
moyen (30-40 cm) et
un cover-cropage. En culture moderne,
les densités de plantation sont de 6x4 m,
soit 416
arbres/ha La fumure de fond se compose respectivement de
5 kg de fumier,
de 100 g de superphosphate et 100 g de sulfate
de potasse par pied. Ces apports sont
enfouis par un labour
à 30-40 cm de profondeur. L'azote sera apporté
en fin d'hiver
(février) à raison de 2 quintaux/ha
de sulfate d'ammoniaque à 21% N et de 2 quintaux/ha
ammonitrate à 33% N en avril. Le désherbage
et l'irrigation seront réalisés dès
la première
année. La taille de formation commencera
la 2éme ou 3ème année après plantation.
L'état sanitaire doit aussi être contrôlé.
Entretien du sol et fertilisation.
Au cours de la phase d'installation de l'oliveraie, le sol
devra être maintenu propre par le
passage de scarificateur.
Dès la 3ème_4ème année, on pourra
désherber chimiquement
les rangs et continuer à
traiter les inter-rangs mécaniquement. On utilise
généralement
la Simazine (1 à 2 kg de
ma/ha) associée au gramoxone (Diquatjparaquat) à
1 à 2 l/ha.
Ces désherbants agissent sur les
adventices annuelles. Les plantes à rhizomes (Chiendent)
sont traitées avec du Glyphosate à 0,5 à
ll/ha de produit commerciaL Eviter de toucher
les feuilles
d'olivier avec ces produits. L'analyse des feuilles, des
fruits et du bois de taille
de l'olivier révèle
que les exportations en N P K à la récolte
sont dans l'équilibre suivant
1-1,3/0,35-0,9/1,2.
Compte tenu des pertes par lessivage, de la mobilisation
des réserves
par l'arbre lui-même, la fumure
minérale à préconiser pour une oliveraie
(400 arbres/ha)
conduite sur un sol pauvre en matière
organique " à 1%) et d'un pH voisin de 8 se présente
comme suit:
-jeunes arbres: 20 à 40 kg de fumier, 80 à
100g d'N/arbre et par année d'âge,
60 à
80 g de P20S/arbre et par année d'âge et 80
à 120 g de K20/arbre et par
année d'âge.
-arbres adultes en production: 60 à 80 kg de fumier,
600 à 1500 g d'N par arbre
(5 à 7 kg de sulfate
d'ammoniaque), 800 à 1000 g o P2O5 par arbre
(1,8
à 2,2 kg de super triple 45%) et 1000 à 1500
g K20 par arbre
(2 à 3kg de sulfate de potasse).
Irrigation
En dehors des mesures d'évapotranspiration et en l'absence
d'appareil de mesure
ou de contrôle (tensiomètres,
bac californien), l'expérience personnelle de l'oléiculteur
permet seule, par un compromis permanent entre la nature
du sol la densité de plantation
et les variations
climatiques, d'apporter les doses nécessaires aux
besoins en eau de
l'olivier. Dans certaines zones où
les précipi- tations sont de 450 à 650 mm/an,
les apports
d'eau en gravitaire sont estimés à
6000 à 8500 m3/ha/an entre Mars et Septembre.
En irrigation
localisée et pour une oliveraie de 400 arbres/ha (olive
de table),
le volume d'eau apporté est de 3200 m3/ha/an
(capillaire d'un débit de 4 l/heure
avec 4 goutteurs/arbre,
8-10 h par irrigation tous d les 3 jours). La durée
de
fonctionnement du système d'irrigation est de 5
à 6 mois/an.
Taille
La taille a pour objectifs d'accroître la production,
de limiter l'alternance, de freiner
le vieillissement, d'éliminer
le bois mort et le bois superflu. On distingue la taille
de forma tion, la taille annuelle d'entretien et de fructification
et la taille de régénération.
La taille
de formation s'effectue en deux phases: (1) Lorsque l'arbre
atteint 1,5 m
de hauteur, on veille à la formation
d'un monotronc en éliminant les branches basses
et
en conservant la tige centrale et (2) lorsque l'arbre dépasse
1,50 m de hauteur,
on sélectionne un maximum de 5
branches charpentières en éliminant la tige
centrale
au dessus du départ d'une charpentière.
La taille d'entretien et de fructification a pour
effet d'exposer
tout le feuillage à la lumière, de stimuler
l'apparition du feuillage jeune
en éliminant le bois
épuisé (la feuille est le lieu de synthèse
des éléments carbonés
et elle a une
durée de vie de 3 ans). Par cette taille aussi, le
rapport feuilles/bois
est maintenu le plus élevé
possible et l'air doit circuler dans toute la frondaison
sans rencontrer de zones à feuillage trop dense. La
taille de régénération s'applique
à
des arbres qui ont été abandonnés sans
taille ni soins depuis une longue période.
Elle fait
apparaître de nouvelles branches et rend la fructification
plus accessible
à la cueillette.
Maladies, ravageurs et protection phytosanitaire
Les ravageurs les plus répandues au Maroc sont :
-Les Mouches de l'olive (Dacus oleae) qui pondent des larves
dans la pulpe des
fruits et entraînent leur dépréciation.
Avant de traiter, il faut effectuer des contrôles
par
piégeage dans les gobe-mouche. Le traitement est déclenché
dès que la moyenne
des individus capturés est
égale à 1 mouche par piège et par jour.
Utiliser le Fenthion
(Lebaycid) à 0,5L/100 litres
de bouillie.
-La Teigne de l'olivier (prays oleae): Cest un papillon dont
les larves dévorent
les organes (, floraux, les amandes
des fruits et le parenchyme des feuilles.
Il peut causer
de graves dégâts sur la productivité
des arbres (grappes florales
desséchées, olives
à terre, trouées à la hauteur du pédoncule).
Le traitement
doit commencer au début de la floraison
(3 à 4% de fleurs ouvertes) et consiste
en une pulvérisation
d'une solution de Bacillus thuringiensis (Bactospeine koppert)
50 g/100 l.
-Les autres ravageurs (la cochenille noire
de l'olivier (Saissetia oleae), le Psylle
(EuphyluIra olivina),
le Neiroun, l'Hylesine, les Pyrales, le Thrips, l'Otiorrhynque
... etc)
sont plus facilement contrôlables.
Les maladies de l'olivier sont :
-L'Œil de paon (Cycloconium oleaginum): tâches
arrondies sur feuilles adultes pouvant
entraîner la
défoliation de l'arbre.
Lutte: traitement avec une bouillie cuprique en février
et novembre.
-La VerticiLiose (Vertidllium dahliae) maladie grave qui
affecte les oliveraies
en irrigation pérenne. Une
branche ou une charpentière se dessèche brutalement.
Lutte: réduire les irrigations dans les oliveraies
en sols lourds; modérer la fertilisation
azotée;
proscrire les cultures maraîchères ou oléagineuses
en intercalaire.
- La Fumagine: se développe sur les arbres touffus,
non taillés.
Lutte: aérer l'arbre par les tailles, bouillie cuprique.
- La Bactériose: (Tuberculose = Pseudomonas syringae
pv savastanoi), maladie bactérienne
en progression
dans les oliveraies du nord du Maroc où l'humidité
de l'air et le gaulage
favorisent sa dissémination.
Lutte: contrôle des parcs à bois des pépinières;
désinfecter
les outils de taille; éliminer
les ramifications atteintes de galles et les brûler;
traiter
au cuivre les plaies occasionnées par la taille
ou la chute de grêle; éviter le gaulage.
Récolte et conservation
La récolte nécessite de disposer des sacs de
cueillettes et d'échelles mobiles légères
pour améliorer la productivité et exécuter
une cueillette de qualité. L'utilisation
de filets
plastiques étendus sous les arbres évite de
salir les olives. Les peignes
de récolte améliorent
le rendement des cueilleurs et réduisent les lésions
sur les
fruits destinés à la conserve. Suivant
le degré de maturité des fruits, ceux-ci sont
classés en:
olives vertes, tournantes, noires et noires ridées.
Le rendement d'un cueilleur sur des arbres portant en moyenne
40 kg de fruits
est de 120 kg/jour 3 arbres/jour). Pour 416
arbres/ha, il faut compter
140 journées ouvrier. Il
faut éviter le transport en vrac des olives destinées
à extraction d'huile (échauffement des fruits,
lésions donnant une huile de forte acidité).
Utiliser des caisses de faible hauteur.
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D'après le bulletin mensuel
d'information et de liaison du PNTTA - Ministère de
l'Agriculture et du Développement Rural - Royaume
du Maroc |